Restauration Porsche 911 targa 1972

Que j'aimerai avoir vos compétences en la matière !

Merci à vous...

L'avant droit est donc maintenant prêt à recevoir la doublure, mais que dit l'arrière ?



Et bien l'arrière, il dit que ça se fera pas sans lui et que, pour le coup, le travail sera un peu plus complexe que pour l'avant et j'ai du passer quelques bonnes minutes à cogiter encore un peu.
Reste que la base est la même : un morceau de métal, mais plus étendu, ce qui a nécessité, ici, de fixer le tube à l'établi via deux pinces étau pour réaliser la courbure ! :-)



On notera la présence indispensable de la tasse de café... encore une fois, y a des priorités ;-) !

Ensuite, la pièce est tracée sur le véhicule et j'effectue une découpe sur la base...



Il suffit ensuite de replier la pièce sur elle-même en la soulageant au besoin par de petites entailles...



Ensuite, je repose la pièce sur le véhicule pour s'assurer de la bonne forme, puis je tronçonne le surplus de tôle inférieur avant de pointer...



et je repositionne... et je soude !



Mais dans ce cas, la pièce étant bien visible, je meule pour rendre un aspect le plus lisse possible... on est pas des bêtes, non ?



reste ensuite à débiter l'excédent de matière sur le plan de bouchonnage et à former ce dernier...



et il n'y a plus qu'à poser correctement cette chose pour découper la caisse afin d'adapter les deux parties le plus précisément possible !



et... soudure !!!



Tout ceci se déroulait tout à fait bien, mais voilà, voilà... la bouteille d'argon a déclaré forfait au beau milieu de cette relation idyllique...
On a du tout ranger avant de terminer, mais, promis, ce n'est que partie remise ;-)

Quoi qu'il en soit, il y en a un qui n'a pas besoin de tout ça pour bosser :



et, même sur une chaise, il en abat du boulot, le papou !!!
Heureusement qu'il est là, c'est fou le temps que ça fait gagner de bosser sur des surfaces propres !

Du super-boulot et quel bonheur de partager ces moments en famille.
Vous allez en avoir des histoires à raconter aux copains devant un petit apéro

Je me régale avec ce reportage et je me pose une question : comment faire pour que la corrosion ne revienne plus : il y a un produit miracle ou la tôle finira toujours par se corroder à nouveau ?

Merci m'sieurs...

Jehol44, les produits miracles existent et sont même extrêmement efficace, mais ils sont très complexes à mettre en oeuvre lors des réparations...
D'origine, les coques neuves assemblées permettent d'exploiter des techniques hors de portée du carrossier. Pour nous, l'inconvénient majeur réside dans la protection des corps creux (bas de caisse, traverses, etc...) d'autant plus que la soudure anéanti les protections d'origine.
Alors, évidemment, il existe des cires applicables via des buses situées au bout de tuyaux sur des applicateurs type 'anti-gravillon', mais l'on est jamais certains d'en avoir pulvérisé vraiment partout... Reste qu'il est extrêmement important de toujours tout faire pour laisser un passage pour l'eau... En effet, rien ne l'empêchera d'entrer, donc, en lui facilitant le passage grace à des perçages judicieusement choisis, on lui permet de s'echapper et de rester le moins longtemps possible en contact avec les tôles.
Cette cire "corps-creux" ne traite pas la tôle, mais elle l'isole par un film extrêmement tenace, et l'on a pas beaucoup d'autres alternatives pour les corps creux...
Lorsque les tôles sont accessibles, c'est beaucoup plus simple... impression chromato-phosphatante, apprêt epoxy, voire electro-zinguage (efficace mais bonjour le merdier !), etc...
mais un des véritable leitmotiv de la protection reste la bonne adhésion des produits que l'on applique sur la tôle nue... en effet, cette dernière est une véritable saloperie en la matière et il n'est pas rare de voir de voir à nouveau la tôle nue suite à un simple gravier projeté... Pour l'anecdote, le mastic est une véritable éponge, c'est donc une des pires protection, mais il adhère à la tôle comme personne...

Donc, Jehol44, le moins qu'on puisse dire est que ta question est excellente, mais la réponse sera toujours bien compliquée. Tu pourrais peut-être lancer le débat sur un autre topic ?!?

Question intéressante et réponse très instructive

jerome774206 a écrit:

Question intéressante et réponse très instructive

Pour ma T, mon carrossier a appliqué sur la tôle nue un nouveau produit (style Rustol) puis peinture epoxy et enfin, antigravillons pour les parties extérieures.
Pour les corps creux, une cire

J'avais pas vu ça...

Je vous tire mon chapeau, je vous applaudie, Respect, et surtout merci de nous faire partager cette reconstruction!

Je pense que comme beaucoup je suis preneur de toute information touchant la carrosserie des grenouilles et leurs points faibles... n'hésite pas sur les détails même si ils te paraissent sans importance.

bon courage pour la suite!

Flat & moi : Oui, c'est certainement correct.

rom1r : Merci... Pour les détails, je passe souvent dessus pour ne pas devenir trop lourd (c'est un de mes traits de caractère !!!) ;-)
Promis, je me lâcherai... tant pis pour toi :-))

Bonne journée à vous tous.

Alors là, je suis suis ebloui, fasciné, subjugué.....

Ce n'est plus de la restauration, mais de la re-construction!!!



Bravo(s) a tous

Et voilà,

Six pages de passées d'une traite !
Félicitations et encouragements respectueux !

le dinitrol qu'en pensez vous? sinon filicitation pour le travail du grand art

Merci à vous tous...

neuf44 : je ne connait pas ce produit, c'est donc compliqué d'en dire quoi que ce soit !
Désolé !

Beau boulot chapeau

franckdoyen a écrit:

Merci m'sieurs...

Jehol44, les produits miracles existent et sont même extrêmement efficace, mais ils sont très complexes à mettre en oeuvre lors des réparations...
D'origine, les coques neuves assemblées permettent d'exploiter des techniques hors de portée du carrossier. Pour nous, l'inconvénient majeur réside dans la protection des corps creux (bas de caisse, traverses, etc...) d'autant plus que la soudure anéanti les protections d'origine.
Alors, évidemment, il existe des cires applicables via des buses situées au bout de tuyaux sur des applicateurs type 'anti-gravillon', mais l'on est jamais certains d'en avoir pulvérisé vraiment partout... Reste qu'il est extrêmement important de toujours tout faire pour laisser un passage pour l'eau... En effet, rien ne l'empêchera d'entrer, donc, en lui facilitant le passage grace à des perçages judicieusement choisis, on lui permet de s'echapper et de rester le moins longtemps possible en contact avec les tôles.
Cette cire "corps-creux" ne traite pas la tôle, mais elle l'isole par un film extrêmement tenace, et l'on a pas beaucoup d'autres alternatives pour les corps creux...
Lorsque les tôles sont accessibles, c'est beaucoup plus simple... impression chromato-phosphatante, apprêt epoxy, voire electro-zinguage (efficace mais bonjour le merdier !), etc...
mais un des véritable leitmotiv de la protection reste la bonne adhésion des produits que l'on applique sur la tôle nue... en effet, cette dernière est une véritable saloperie en la matière et il n'est pas rare de voir de voir à nouveau la tôle nue suite à un simple gravier projeté... Pour l'anecdote, le mastic est une véritable éponge, c'est donc une des pires protection, mais il adhère à la tôle comme personne...

Donc, Jehol44, le moins qu'on puisse dire est que ta question est excellente, mais la réponse sera toujours bien compliquée. Tu pourrais peut-être lancer le débat sur un autre topic ?!?

Il y a aussi le trempage dans des bains spéciaux du type de ceux utilisés par les constructeurs.
Certains carrossiers industriels en sont équipés et peuvent "glisser" une 911 dedans quand ce qu'ils ont a traiter laisse assez de place.
Je l'avais fait pour une 2.7 Carrera après la remise à neuf de la coque et cela ne m'avait pas coûté trop cher, dans les 2/3 000 €

Exact, Bullit... je n'ai pas mentionné ça car j'ignore si cette technique est encore exploitée avec les contraintes écologiques du moment... peut-être.
Mais quoi qu'il en soit, ce trempage est évidemment hors de portée des carrossiers.
Il me semble qu'il s'agit d'un bain de cataphorèse à base d'impression chromato-phosphatante, mais je n'en suis pas sûr. A mon avis, c'est certainement l'une des techniques les plus efficaces pour protéger l'automobile !
Dommage qu'on ne puisse pas en disposer à demeure ;-)

franckdoyen a écrit:

Exact, Bullit... je n'ai pas mentionné ça car j'ignore si cette technique est encore exploitée avec les contraintes écologiques du moment... peut-être.
Mais quoi qu'il en soit, ce trempage est évidemment hors de portée des carrossiers.
Il me semble qu'il s'agit d'un bain de cataphorèse à base d'impression chromato-phosphatante, mais je n'en suis pas sûr. A mon avis, c'est certainement l'une des techniques les plus efficaces pour protéger l'automobile !
Dommage qu'on ne puisse pas en disposer à demeure ;-)

A priori, cela existe toujours, au moins en Allemagne...
C'est clair qu'il faut en avoir l'usage...

Bullit a écrit:

franckdoyen a écrit:

Exact, Bullit... je n'ai pas mentionné ça car j'ignore si cette technique est encore exploitée avec les contraintes écologiques du moment... peut-être.
Mais quoi qu'il en soit, ce trempage est évidemment hors de portée des carrossiers.
Il me semble qu'il s'agit d'un bain de cataphorèse à base d'impression chromato-phosphatante, mais je n'en suis pas sûr. A mon avis, c'est certainement l'une des techniques les plus efficaces pour protéger l'automobile !
Dommage qu'on ne puisse pas en disposer à demeure ;-)

A priori, cela existe toujours, au moins en Allemagne...
C'est clair qu'il faut en avoir l'usage...

Oui, cela existe toujours, pour tous les constructeurs qui font des caisses tôle. Cependant, cela se fait bien sur des caisses neuves, sur des coques refaites, ça doit représenter un sacré boulot de préparation pour qu'elles soient sans trop d'impurtés. Il y a aussi une notion de température de bain de cata.

Merci Breizh_Eric, pour info c'est toujours bon à savoir ;-)

Revenons à nos moutons...
Mon père a fait des folies, jugez plutôt :



Une bouteille toute pleine de bon gaz bien inerte !!! Cool !
Du coup, il me pousse des ailes et j'attaque sans retenue la poursuite des soudures... Un vrai guerrier !
Et, finalement, ça passe...



Là, je me la pète un peu, mais la vérité est que j'ai passé pas mal de temps à vérifier les alignement et à redresser au fil de la soudure lorsque c'était nécessaire...
En effet, une tôle chauffée réagit comme elle l'entend et, bien sûr, c'est jamais vraiment comme on le voudrais...
Mais je suis finalement arrivé à conserver un alignement correct et c'est bien ce qui comptait !



Quelques minutes de meulage pour fignoler la chose...



...et je peux présenter la doublure pour la préparer au montage.



C'est pas grand chose, mais il est important de bien percer et de nettoyer les points de bouchonnage et de cordons.



La technique du bouchonnage est toute simple... Après avoir percé une tôle, on la pose sur celle sur laquelle on désire la souder, puis on maintien les deux tôles bien serrées l'une contre l'autre à l'aide de pinces étaux (il en existe des spéciales dédiées à cet usage, mais j'ai pas !)...



Ensuite, avec un réglage adapté à cette technique, on rempli le trou de soudure en s'appliquant à bien fusionner le centre du cercle pour laisser la soudure venir grignoter les bords d'elle-même... C'est pas toujours évident, surtout lorsque les tôles sont verticales, mais ça marche très bien si l'on fait un peu gaffe.
Puis on retire les pinces étaux...



Et chaque point de soudure ainsi effectué demande autant de concentration et d'application que les précédents... La négligence se paie cash sur ce genre de travail !
Alors je poursuis...



Les points se suivent, avec, souvent, un peu de planage pour bien faire correspondre les tôles, et ça se soude... !



Devant, dessous, derrière... et l'on peut ajouter un cordon là où ça semble judicieux.
C'est pas que j'ai des doutes, mais la Targa mérite certainement quelques soudures supplémentaires...



Et voilà... c'est fait pour ça !





Reste quelques cordons sur le haut, un bon meulage de présentation, et vogue la galère ;-)

surement pas faut que le targa merite quelques points de soudure suplementaire (peut etre un peu plus rapproche les uns des autres par rapport a un coupe ) quel boulot !!!

Encore bravo pour ces explications en photos de ce que vous faîtes et du travail que vous accomplissez

moi j'hallucine tout simplement !

911du42 a écrit:

moi j'hallucine tout simplement !

Pareil , c 'est impressionnant